Portrait de femme par Pierre Germain, Perpignan, Second-Empire

Ce très rare document photographique sur toile du dénommé Pierre-Germain, de Perpignan, démontre la rapidité avec laquelle les inventions se sont propagées dans les provinces françaises notamment en ce qui concerne la photographie. En effet, il s’agit d’une photographie appliquée sur toile et recouverte d’un vernis. Cette invention allait permettre de faire des applications de photographies sur des textiles et de la vaisselle produite en série.

Pierre Germain, photographe à Perpignan, portrait de femme, prodédé sur toile, vers 1860.

Pierre Germain, photographe à Perpignan, portrait de femme, prodédé sur toile, vers 1860.

Voici ce que l’on pouvait lire dans le Rapport du Jury international de l’Exposition de 1868 sous la plume de Michel Chevalier :

“La photographie peut prêter un concours actif aux autres industries, et recevoir ainsi des applications très-diverses. Nous rappellerons ici ce que nous avons dit plus haut de la dorure sur verre, porcelaine, émaux ou faïences obtenue photographiquement par M. Grùne, de Berlin. M. Dagron a appliqué à la bijouterie les petites épreuves microscopiques, et divers essais ont été tentés pour obtenir d’une manière courante, sur les étoffes, des dessins au moyen de la photographie. Des tissus pour robes, des mouchoirs, ont été décorés par ce moyen, et le succès encourage ces premières tentatives.

La photographie sur soie blanche est employée depuis longtemps par Mme Laffon pour faire des écrans très-élégants, et M. Disdéri a exposé cette année plusieurs albums de photographies sur taffetas blanc, destinées probablement au même usage, car ces images doivent nécessairement être tendues pour prendre toute leur valeur. M. le marquis de Béranger a indiqué par un heureux essai le parti que l’on pourrait tirer de ce même genre d’épreuves pour la fabrication des éventails.

Les ressources que peut présenter la photographie commencent à être mieux comprises dans l’industrie, et toutes les fois que l’on veut représenter la chose absente, c’est maintenant au photographe que l’on a recours ; aussi, à chaque pas, dans les diverses galeries ou annexes du Champ-de-Mars, trouve-t-on des épreuves plus ou moins heureuses, mais qui iront toujours se perfectionnant dans l’avenir, et qui représentent l’usine, la machine, le modèle que l’on n’a pu déplacer : le dessin photographique vient compléter ainsi l’exposition de l’industriel.

Ce qui rend la photographie spécialement propre à ce genre de reproduction, c’est que, quelle que soit la complication du modèle, non-seulement la copie est exacte, mais le prix de revient est bien inférieur à celui d’un dessin et elle comble une lacune, en permettant de faire à peu de frais pour le fabricant un petit nombre d’épreuves de ses divers modèles, quand il ne pouvait les obtenir autrefois que par le dessin et la gravure, procédés qui ne deviennent économiques qu’à la condition de tirer un très-grand nombre d’exemplaires. Lorsque l’héliographie et la lithophotographie se seront complètement développées, l’application de la photographie à l’industrie pourra se faire d’une manière complète, car le cliché obtenu à la chambre noire sera, suivant le besoin, tiré économiquement à un petit nombre d’exemplaires, et, s’il en faut un grand nombre, on le transformera en une planche gravée ou en une planche lithographique pour le tirage rapide et peu coûteux des impressions à l’encre grasse.

L’emploi de l’un ou de l’autre procédé permettra désormais à chaque fabrique de réunir facilement sa collection de modèles que l’industrie privée conservera dans ses archives pour y recourir au besoin, tandis que les divers manufactures de l’État, chargées avant tout de stimuler le progrès et de maintenir les traditions du goût, pourront publier leurs collections et imiter la manufacture de Sèvres, qui expose un cadre très-remarquable formé par quelques reproductions de son musée céramique et ses plus belles œuvres. Ces photographies, faites sous les ordres de M. Robert, chargé, à Sèvres, de la haute direction des travaux de peinture, formeront une collection complète destinée à la publicité.”

Etiquette à l'arrière de la photographie, Pierre Germain, Perpignan.

Etiquette à l’arrière de la photographie, Pierre Germain, Perpignan.

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Une réponse à Portrait de femme par Pierre Germain, Perpignan, Second-Empire

  1. Bailet Muguette dit :

    Je possède une toile montrant un jeune homme tenant un bougeoir à la main, avec une bougie allumée. Le tableau mesure 58 x 69 cm. Il est signé Pierre GERMAIN.

    Cordialament

    M.BAILET

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