La statue de la porte Notre Dame du Castillet de Perpignan, 1867.

Castillet, la porte Notre Dame en 1905 lors de la manifestation viticole.

Castillet, la porte Notre Dame en 1905 lors de la manifestation viticole.

La restauration de la porte Notre Dame privée de sa Madone depuis la Révolution, a eu lieu dimanche au milieu d’un grand concours de peuple et avec la bénédiction du clergé de la cathédrale. Au dessus de la porte d’entrée, dans sa niche primitive, a été placée la statue de la Sainte-Vierge, qui, comme œuvre artistique, aura avantageusement remplacé, je n’en doute pas, l’image sculptée placée là à l’époque si incertaine de la construction du Castillet, c’est à dire sous le règne de Pedro IV ou de Martin son successeur.

Notre Dame la nouvelle est fort jolie. C’est une terre cuite parfaitement réussie et chaudement coloriée et dorée par le procédé polychrome.Perpignan porte Notre-Dame côté ville_red

Nous voudrions pouvoir faire l’éloge du dais placé sur la niche et représentant une maison, une tour ou un palais, comme on voudra, mais quand on nous aurait dit que cet appendice est admirablement travaillé, nous devrions ajouter qu’il jure sur un monument aussi élégant que notre Castillet.

Ceci n’est pas l’affaire des sculpteurs, MM. Cahuc et Lacombe, dont le talent chaque jour plus apprécié, réveillera, sans doute, le goût des beaux arts, dans un pays où les fortunes les plus considérables passent de génération en génération à leurs légitimes possesseurs, sans que ceux-ci se doutent des jouissances dont ils se privent en ne donnant pas une noble destination à leur richesse.

Il n’y a pas une ville en France qui ne possède quelque fontaine monumentale, un beau parc ou un magnifique jardin, qui ne recèle quelque statue, ne serait-ce que des terres cuites ou du plâtre. On en chercherait vainement, rien pour l’agrément, tout pour le produit.

Malgré ce goût de parcimonie, si répandu, et à défaut de particuliers qui pourraient mieux employer leur fortune, nous savons cependant que le travail abonde chez nos laborieux artistes, Mm. Cahuc et Lacombe. On peut admirer à la chapelle du Christ outre le retable de l’autel, dont nous avons parlé l’année dernière, la magnifique chaire qui vient d’y être placée.

Il serait très heureux que toutes les églises puisent faire des réformes et remplacer des statues grossières par des images plus fidèles des saints qu’elles doivent représenter. Il serait aussi à désirer de voir dépouiller les images du Christ de ces hideuses chevelures de femmes qui sont cause de tant de propos mécréants, pour ne pas dire plus, qu’elles provoquent de la part des étrangers lorsqu’elles paraissent en public. Tout le monde sait que le Christ portait une chevelure blonde ondoyante, naturellement bouclée et descendant jusqu’à la naissance des épaules. Il est donc ridicule de voir au Sauveur du monde, à Jésus crucifié, la dépouille opime de quelque pieuse dévote qui l’aura sacrifiée à cette intention. Il vaudrait mieux dans ces circonstances, envoyer les cheveux de ces saintes femmes rejoindre celle de Bérénice.

En résumé, la réparation tardive de l’image de la Vierge dans sa niche vide est une bonne pensée.

Source : le journal des PO, 1867.

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