Sur un tableau offert par le père Sérane à sa nièce.

Lors de l’inventaire dressé le 23 septembre 1793 à son domicile de Perpignan, paroisse Saint Jacques rue de l’Anguille, la citoyenne Jaubert Vermell, dont le mari vient de partir en émigration, déclare posséder dans son mobilier :

« un tableau à corniche dorée représentant sainte Jeanne de Valois, que la citoyenne Jaubert a déclaré lui provenir d’un legs a elle fait par le feu père Serane son oncle. »

Cette peinture provenait-elle du couvent des jésuites de Toulouse? 

Ste Jeanne de Valois

Ste Jeanne de Valois

Jeanne de France (née le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi et morte le 4 février 1505 à Bourges) est la seconde fille de Louis XI et de Charlotte de Savoie après Anne de Beaujeu, de trois ans son aînée. Aussi appelée « Jeanne la boiteuse » ou « Jeanne l’Estropiée » à cause de sa boiterie, elle devient duchesse d’Orléans puisqu’elle est mariée à l’âge de douze ans à Louis d’Orléans qui, devenu roi, fait annuler le mariage.

Avec le titre de duchesse de Berry, elle vit saintement à Bourges en fondant l’ordre monastique de l’Annonciade. Elle est béatifiée sous le nom de Jeanne de Valois le 18 juin 1742 par Benoît XIV et canonisée le 28 mai 1950 par le pape Pie XII. La description de la peinture de Perpignan qualifie toutefois de sainte cette fille de Louis XI, un roi de triste mémoire pour la ville. 

Mais qui était donc le père Serane?

Le père Serane, jésuite à Toulouse était issu d’une famille de Perpignan. Il se montra très pieux et connut l’admiration de tous pour son action en faveur des démunis. Le parlement du Languedoc, qui avait voté l’expulsion des Jésuites, fit célébrer en 1784, aux frais du trésor public, des funérailles magnifiques à l’ex-jésuite Jean Serane, appelé le « Père des pauvres ». 

Quels étaient ses liens familiaux avec cette famille Jaubert ?

François de Jaubert Lassus (1740-1795), aide major de la place de Mont-Louis, s’était marié en 1771 à Perpignan avec Thérèse Vermell, fille d’Etienne Vermell, avocat au Conseil Souverain et de Françoise Serane, la sœur du père Serane.

François laisse dans la précipitation un habit bleu de son ancien uniforme d’été plus cinq vestes rouges, deux culottes idem et deux bleues, le tout usé, plus une robe de chambre de bayette aussi usée, un plat à barbe en fayance blanc, un vieux étui à savonnette. 

Source : AD66 1Qp 619

Pour tout savoir sur le père Sérane: Une Gloire du Roussillon. Le R. P. Jean Sérane, prêtre de la Compagnie de Jésus… notice biographique, par le P. Emile Bouniol,… (19 mars 1884.), Sistac et Boubée (Toulouse), 1884. 

Jean Serane par J.GAMELINio

Jean Serane par J.GAMELIN

 
 
 
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