Un Héritage culturel sans équivalent, mais jusqu’à quand?

Depuis plus de cent cinquante ans, Perpignan et le Roussillon ont signé l’une des plus intéressantes pages de la bijouterie traditionnelle méditerranéenne. Avec un savoir-faire ancestral, alliance du grenat et de l’or, le bijou a sans cesse été décliné aux goûts du jour.

En effet ce n’est qu’à partir du milieu du XIXe siècle, que la bijouterie des Pyrénées-Orientales s’est orientée dans une production à grande échelle de bijoux or et grenats, production qui ne s’est jamais arrêtée depuis.

Les bijoutiers catalans ont signé au cours de ce siècle des chefs-d’œuvre à la fois témoins d’une époque ou d’un évènement, et qui aujourd’hui sont devenus intemporels.

 Si la bijouterie traditionnelle du Grenat de Perpignan est le produit le plus prestigieux de l’artisanat d’art du Roussillon, petit territoire français de langue et de culture catalane, cet art et ce savoir-faire sont l’héritage de techniques de la bijouterie des XVII et XVIIIe siècle.

A cette période l’on n’avait à sa disposition que des pierres très petites qu’il était obligatoire d’asseoir sur un paillon ou feuille d’argent colorée pour en optimiser l’éclat.

Les lapidaires leur donnaient une taille qualifiée aujourd’hui de « taille ancienne de Perpignan» connue aussi sous le terme générique de « taille en rose ».

 Outre l’utilisation systématique du grenat monté sur or, la principale caractéristique de cette bijouterie est l’estampage manuel et le serti clos.

En effet, afin d’asseoir la pierre dans un chaton réalisé à sa taille, il est nécessaire de créer une sertissure interne, au laminoir ou par soudure, sans omettre la pose d’un paillon réfléchissant qui optimise l’éclat de la pierre.

Le grenat de Perpignan définie donc un montage particulier et un travail réalisé sur un territoire bien défini, le Roussillon (département des Pyrénées-Orientales). Toutefois rien ne garantie ni ne protège les artisans de contrefaçons, faites sur la zone d’appellation, ou encore hors de cette zone…

 Le caractère de la bijouterie du Roussillon, les outils nécessaires à sa fabrication sont donc restés en Roussillon d’un siècle à l’autre en grandes parties similaires, les progrès techniques ne pouvant se substituer à la pratique manuelle. Cette volonté de préserver un tel héritage, qui s’est partout ailleurs en Europe effacé face aux nouvelles techniques de bijouterie, fait du Roussillon aujourd’hui un conservatoire des techniques les plus anciennes et les plus traditionnelles en matière de fabrication de bijoux.

 L’Institut du Grenat, association loi 1901, a été créé afin de permettre que se perpétue ce patrimoine culturel immatériel unique en son genre. Celà doit passer par la création d’une Maison du Grenat, centre de recherche, de documentation et d’interprétation de la bijouterie catalane, afin de rassembler cet héritage culturel et le partager au plus grand nombre.

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Une réponse à Un Héritage culturel sans équivalent, mais jusqu’à quand?

  1. Admiro el cuidado que ponen en proteger y conservar una tradición de joyería artesana tan espléndida. Es una mentalidad que no es habitual en España, mi tierra. Quiero agradecerles así mismo, los artículos y la documentación tan cuidada e interesante que ustedes publican y que me están permitiendo aprender y apreciar todo lo que rodea al mundo del granate de Perpignan. Felicidades. MerÇi,

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