Inventaire de la Maison de François de Fossa, juriste perpignanais à son décès le 6 août 1789.

La maison d’habitation, sise à Perpignan, paroisse saint Jean, rue et vis-à-vis de la fontaine appelée de la Pincarde, donnant à trois rues, confrontant de devant avec une maison des héritiers de M. Joseph Bertran Bosch où est adossée la fontaine, rue entre deux, d’un coté et du derrière vers la rue de la Manègue, avec le sieur Roche et Denis, d’autre côté et de derrière vers la rue dite de la Figuère, avec les héritiers de Jacques Pagès dit Llong, pagès de cette ville.

Suit l’inventaire du rez-de-chaussée : entrée de la maison/ petite cave souterraine/ cave première pièce/ seconde pièce de la cave/ cave à huile.

Au cabinet de travail, première pièce : une tapisserie de toile peinte ordinaire, six estampes à corniche dorée, dis petits tableaux à cadre doré, douze chaises bois de noyer rembourrées, garnies d’une cotonnade à flamme, un vieux fauteuil rembourrée garni d’une étoffe brodée en laine, un vieux bureau ou table de noyer garni par-dessus en cuir, à deux tiroirs, une table à quadrille bois de noyer à quatre petits tiroirs.

Suit l’inventaire de la bibliothèque.

Dans la seconde pièce du cabinet de travail, trois corps de tablettes avec des armoires au bas fermant à clé, bois de noyer, qui garnissent les trois faces du dit cabinet.

Suit autre partie de la bibliothèque.

Dans le même cabinet, un bureau ou grande table en marqueterie à pieds de biche, à trois tiroirs, garnie de laiton doré et d’un cuir noir par-dessus, une pendule dorée sur un pied de bois qui semble d’ébène, couverte d’une gaze, placée sur le dit bureau, un Christ dans une cage à trois vitres, sur un cul de lampe doré, un écritoire en argent haché, avec le sablier, et une autre boite pour l’éponge adapté à un plat ovale très usé, deux rideaux toile de renins ( ?) très usés, pour les deux fenêtres du cabinet, avec leur tringle de fer, quatre tableaux à corniche dorée, dont deux moyens, et deux petits représentant des personnages et des perspectives, servant ordinairement au salon.

Une vieille robe de palais de voile, un bonnet carré très usé.

Un sofa et six fauteuils ou cabriolets bois de noyer, garnis d’un satin broché fond couleur de feuilles mortes, une glace en deux pièces, garnie d’une baguette dorée, attachée à un clou sur la cheminée du cabinet, la glace du dessus plus petite que l’autre, et les deux ensemble de quatre pams et demi de haut sur deux pams et demi de large, deux estampes du Port-Vendres encadrées avec une baguette dorée et une vitre devant, deux flambeaux de laiton ou de composition dorés très usés, huit tasses et un sucrier en porcelaine avec les soucoupes sur le chambranle de la cheminée, trois chaises de paille peinte en vert, garnies chacune d’un petit coussin en crin couvert d’indienne fond vert.

Obelisque de Port-Vendres par De Wailly

Obelisque de Port-Vendres par De Wailly

Habits et linges de feu monsieur Fossa trouvés dans les armoires au bas des tablettes du dit cabinet :

Un jonc à pommeau d’or, une épée poignée d’argent, un vieux couteau de chasse, un habit complet de soie prune Monsieur, un habit complet de satin noir, autre habit complet de drap de soie noir, autre habit noir de taffetas, habit et veste de soie gris peau de poule, habit de camelot rayé avec une veste de soie blanche brodée, habit veste et deux culotes de tricoté noir, deux vestes de satin noir l’une à fleurs l’autre unie, une paire de culottes de velours noir, autre paire de culottes de laine noire, un gilet noir de soie très vieux, vingt-cinq chemises de toile blanchies usées, six chemises de la même toile assez bonnes, quarante et unes chemises de Rouen, huit caleçons de toile blanche, huit caleçons de cotonnade blanche, cinq gilets de basin blanc, deux peignoirs de cotonnade, douze bonnets doublés de coton, six bonnets de fil blanc simples, seize paires de bas de fil blanc, trois paires de manchettes de dentelle, vingt-sept cols de mousseline, la plus grande partie usée, une veste de satin brodée hors de service, vert anglais, habit et culotte de drap prune Monsieur, doublé de satin vert pomme, une veste de velours de coton carmélite, deux vieilles vestes de satin noir brodées, un habit de drap noir assez bon, une veste de drap noir bonne, une veste de satin vert brodée en or, un manteau de londrin rouge, un chaperon de voile noir fourré d’hermine, un chaperon de soie noir avec une bande de satin cramoisi, garni d’un très petit galon et boutons en fil d’or.

Un portefeuille de carton, un écritoire complet avec une petite clochette, le plat en bois vernissé couleur rouge, un écritoire en fer blanc peint, deux portières de cotonnade bleue et jaune pour la porte du cabinet, deux rideaux de fenêtres en toile de renins blanc pour les deux fenêtres du premier cabinet, une portière battante de toile grise pour la porte d’entrée du premier cabinet.

Suit l’inventaire de la cuisine du rez de chaussée, et de la pièce attenante.

A la salle à manger du premier étage, une fontaine avec sa couverte de cuivre rouge, deux chaises de paille ordinaire, une vieille tapisserie de toile peinte tendue à la salle, une table bois de sapin de six à huit couverts, avec ses tréteaux. A une petite pièce à coté de la salle, un bois de lit de noyer avec son garniment de cotonnade à flamme, une paillasse, deux matelas, et un traversin, un petit nécessaire contenant un plat bassin, les deux étuis de savonnettes en argent haché, un buffet bois de noyer contenant de la vaisselle.

Au salon de compagnie, une tenture de tapisserie d’une satinade en soie et fil bleu, un sofa et dix chaises bois de noyer à la dauphine garnies de la même étoffe que la tapisserie, six chaises de paille garnies de la même étoffe couverts d’une indienne, un écrin bois de noyer garni de la même étoffe en bleu, deux portières de la même étoffe de la tapisserie en bleu, deux rideaux pour les fenêtres, chacun divisé en deux pièces, en soie et filozelle, bleu et blanc, une table de marbre supportée par un cul de lampe doré, deux glaces moyennes l’une au trumeau des deux fenêtres, l’autre sur la cheminée, en deux pièces chacune, une petite table peinte en forme de cabaret, deux bras dorés pour la cheminée, une paire de chenets garnis de laiton, pelle, pincette et tenailles, un soufflet ordinaire peint en bleu.

A la chambre à coté du salon, un bois de lit à baldaquin composé d’un garniment de filoselle, trois matelas, une couette, un traversin et une couverture de la même étoffe de filoselle du garniment, le tout assez bon, avec un couvre-pied de taffetas vert fourré de duvet. Une tenture de tapisserie vert moirée en soie, une glace ordinaire en trois pièces à baguette dorée, un sofa, deux fauteuils, quatre chaises bois de noyer, le tout garni de damas vert, deux portières en filoselle verte avec leur tringle, des fourreaux d’indienne fond vert pour le sofa, les fauteuils et les chaises, deux rideaux en quatre pièces toile de Rouen pour la fenêtre avec leur tringle, une table de nuit et une chaise percée bois de noyer.

Au petit salon, une tenture de tapisserie de toile peinte, un sofa et huit chaises de paille, une table de noyer, une glace très ordinaire de trois pams de haut sur deux de large, deux rideaux de cotonnade, trois portières de cotonnade jaune et bleu très vieilles et leurs tringles, deux sots de faïence, cinq tasses avec leur soucoupe de porcelaine.

A la petite chambre à coté, un bois de lit à quatre piliers à une place, composé d’un garniment et couverture de cotonnade, une paillasse, deux matelas, une couette et un traversin, une couverte de laine, deux chaises de paille, une armoire bois de sapin contenant les robes et linges de Mlle Fossa, une table bois de sapin, des petites tablettes bois de sapin suspendues au mur.

A la grande chambre, quatre tableaux tous à cadre doré, servant à orner le salon de compagnie dont deux petits, le troisième plus grand formant un carré long, le quatrième plus grand que le troisième, à baguette dorée, représentant une Savoyarde, et qui doivent être remis à leur place, une table de marbre gris avec ses pieds peints en bleu, deux glaces à baguette dorée chacune en deux pièces, l’une au trumeau entre les deux fenêtres, l’autre au-dessus de la cheminée avec un ornement au-dessus.

Gravure ; Savoyarde

Gravure ; Savoyarde

Dans l’alcôve, un bois de lit de noyer avec son garniment et couverture en cotonnade à flammes à petite raies jaunes, bleues et blanches, trois matelas, une couette, et un traversin, deux rideaux d’indienne bleue et blanche avec sa tringle pour l’alcôve, deux rideaux en quatre pièces pour les deux fenêtres de la même indienne, deux portières de la même indienne, deux demi portières pour les deux portes à vitre des deux cabinets qui sont à côté de l’alcôve, une chaise longue, deux fauteuils et douze chaise de paille en jaune le tout garni d’un matelas au siège couvert de cotonnade de la même pièce du lit, et un double fourreau d’indienne bleu et blanche, deux vieux bras de cheminée à fleurs, un tableau ovale à corniche dorée représentant saint Jean et Jésus, un secrétaire en marqueterie dans lequel il a été trouvé une boite renfermant la croix de l’ordre de saint Michel avec son cordon noir, les lettres d’anoblissement scellées du grand sceau en cire verte datées de Versailles (Xbre 1786) avec l’arrêt de registre au Conseil souverain de Roussillon du 16 mars 1787, les actes et titres de famille, six paires de bas de soie noire, cinq paires de bas de soie blanche, une paire de boutons d’argent pour les manches.

Ordre de saint Michel

Ordre de saint Michel

Dans l’un des tiroirs, il a encore été trouvé une paire de boucles d’argent à la Chartres, un étui d’or dans un étui de galuchat, une petite rosette de diamants, deux médailles d’argent l’une plus petite que l’autre dans un étui de galuchat, une bague avec une antique et un diamant de chaque coté de la pierre. Sur le chambranle de la cheminée de ladite chambre, cinq tasses de faïence avec leur soucoupe et deux sauts de faïence.

Dans le cabinet de toilette donnant sur la rue, une table de toilette garnie appartenant à Mlle Thérèse Fossa-Beauregard, des tablettes peintes en gris doré, avec quelques livres appartenant à la dite demoiselle ou à son frère, autres petites tablettes suspendues au mur, une petite table bois de noyer à pieds de biche garnie d’un cuir noir par-dessus, quatre petites estampes à cadre doré.

Dans l’autre cabinet ou bouge de l’autre côté de l’alcôve, une garde-robe bois de noyer appartenant à Mlle Fossa et contenant ses linges, robes et effets, un pliant ordinaire.

A la petite chambre qui donne sur la terrasse, un bois de lit à baldaquin peint en jeune, garni de deux matelas, une paillasse, un traversin, les rideaux et la couverture de cotonnade à flamme, bleue blanche et jaune, deux chaises de paille, une petite garde-robe bois de noyer à deux tiroirs, qui renferment les habits et le linge de M. Fossa fils, une malle vide, autre garde-robe bois de noyer renfermant les robes et linges de Mlle Fossa-Beauregard, autre garde-robe dont le devant bois de noyer, et les montants bois de sapin dans laquelle s’est trouvée l’argenterie ci-après.

Argenterie : quatre flambeaux d’argent, un bougeoir avec son éteignoir, 26 couverts d’argent, une cuillère à soupe ou « lloca », quatre cuillères à ragout, une cuillère à sucre, douze cuillères à café, une cafetière d’argent, autre cafetière d’argent, six brochettes d’argent, douze couteaux le manche garni d’une feuille d’argent, six salières de verre bleue garnies en argent.

Cuillère à ragoût, Perpignan, M.O. Albar, XVIIIe s.

Cuillère à ragoût, Perpignan, M.O. Albar, XVIIIe s.

Puis inventaire du second étage…

 

 

Sources :

AD66 3 E 15/99

Lettres à ma soeur Thérèse : un portrait de François de Paule de Fossa (1775-1849) chez Alliance éditions, 2015.

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