Laissez vous conter la saint Eloi, la projection sur le Castillet

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La pierre

 Depuis des millénaires la pierre rouge fascine. De Feu et du Sang, le rouge est “considéré comme un symbole fondamental du principe de vie avec sa force, son éclat, sa puissance”.

 Rouge, le grenat peut l’être comme rien au monde.

 La densité de la couleur, magnifiée par la lumière, la richesse des nuances, ont suscité la fascination, excité la convoitise depuis l’aube des temps.

 Le faible nombre des sites producteurs, les difficultés de l’extraction, la multiplicité des intermédiaires et les aléas des routes de commerce ont longtemps réservé la possession de ces gemmes aux princes ou, tout du moins, aux élites.

 Les espèces plus sombres, violacées, vineuses ou tendant au brun, portaient le nom de grenats, du latin granatum, grain, inspiré de la forme des cristaux, trapus, aux nombreuses facettes, auxquels l’érosion donne souvent un aspect grossièrement sphérique.

 Le Grenat partout présent dans les montagnes catalanes a acquis une importance majeure ici au fil des siècles.

 Il est symbole de la loyauté et de la franchise des fils du Roussillon, des enfants de la Tet, du Tech et de l’Agly…envers leur terre catalane.

 Histoire et tradition

 Après 1870, répondant à une période de crise et de bouleversements techniques, la bijouterie roussillonnaise effectue un tournant décisif dans son histoire.

 Le bijou en grenat devient la spécialité de Perpignan.

 L’ensemble de la profession se spécialise dans le montage des grenats, correspondant à la mode du moment, transcendée par le régionalisme local.

 Le bijou en grenat devient un luxe éblouissant qui dès lors symbolise le Roussillon.

 Le bijou devient l’emblème vivant des racines catalanes.

 Paul Velzy crée la broche aux épis de blé qui sera présentée à l’Exposition Universelle de Paris de 1889.

 Les bijoutiers sont eux-mêmes les promoteurs de ce renouveau.

 Ils vont créer des bijoux d’une ligne pure et toujours actuelle.

 Après le style Second empire, c’est l’Art nouveau qui s’impose à Perpignan, dans l’effervescence de l’expansion géographique et économique de la ville.

 Après la Grande guerre, les bijoutiers du grenat se lancent dans un bijou d’une grande pureté.

 Cette nouvelle ligne correspond à l’engouement pour l’Art Déco.

 Dans les années 1930, sous la houlette de Joseph Charpentier, président de la chambre syndicale, la bijouterie du grenat est confortée comme spécialité de Perpignan.

 Elle est présente à l’ Exposition coloniale de Paris, en 1931 (avec Joseph Charpentier) et internationale de 1937 au sein du pavillon du Roussillon (avec Augustin Colomer).

 Le bijou en grenats s’impose aussi comme le véritable symbole d’un Roussillon fier et authentique, aux lignes épurées et méditerranéennes, à l’identique de l’éthique des artistes tels que Maillol, Han Coll ou Manolo Hugué.

 Au cours des années 1950 et 1960, les bijoutiers restent fidèles à la tradition malgré les pressions économiques. La mouche de Dali, la clé de sol de Pau Casals, la croix de Lorraine du Général de Gaulle sont autant de bijoux prestigieux qui allient tradition du bijou et actualité.

 Aujourd’hui..

 Si les bijoutiers spécialisés dans le bijou en grenats continuent à fabriquer, leur avenir ne peut s’inscrire dans la durée que s’ils continuent leur travail de manière totalement traditionnelle.

 Une prise de conscience est née.

 Aujourd’hui, le bijou en grenats doit totalement s’inscrire dans le secteur du luxe et de la mode.

 Il participe de la sorte à la renommée de la qualité du savoir-faire roussillonnais, dans une recherche d’excellence.

 Conclusion et objectifs

 La bijouterie traditionnelle du Roussillon est comme tous les artisanats d’art menacée par les procédés industriels et les lois du marché.

 La collecte d’informations et d’archives, la réalisation d’enregistrements et de vidéos doivent permettre de définir les notions de tradition, de geste et de savoir-faire.

 Ce travail va définir une véritable éthique en matière de méthode de travail, qui seule pourra permettre au savoir-faire de se perpétuer.

 La bijouterie en grenats de Perpignan est unique en son genre. Il s’agit d’un métier rare et doit être reconnu comme tel.

 Tous les catalans eux-mêmes doivent être convaincus de sa valeur patrimoniale.

 La valorisation et le partage de ce savoir-faire rare peut seul permettre aux bijoutiers traditionnels du Roussillon de continuer à fabriquer avec les méthodes ancestrales tout en participant au grand jeu de la mode, du luxe et de la séduction.

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