Autour de 1870, on fabrica à Paris des croix ornées de fleurs de lys sur lesquelles on pouvait lire : “La parole à la France. L’heure à Dieu” afin de ralier la cause monarchique autour du duc de Bordeaux, fils de la duchesse de Berry, futur Henri V.
On retrouve un modèle inspiré de cette croix, cette fois ci en grenat de Perpignan, dans le carnet de dessins de la maison Charpentier à Perpignan, preuve d’une clientèle aisée en Roussillon de mouvance royaliste.
biblio: Claudette Joannis, Le petit roman des bijoux, ed.du Rocher, 2011, p.56-58.
Toute l’histoire d’un essai de retour au régime monarchiste sur Wikipedia:
En août 1870, alors que la France de Napoléon III connaît de graves défaites dans la guerre contre la Prusse, le comte de Chambord quitte Frohsdorf dans l’intention de s’enrôler. Il lance le 1er septembre 1870 un appel à « repousser l’invasion, sauver à tout prix l’honneur de la France, l’intégrité de son territoire. » Le 4 septembre 1870, le Second Empire s’effondre après la défaite de Sedan. Otto von Bismarck accepte, en février 1871, l’organisation d’élections législatives, sous contrôle prussien, afin de disposer d’une assemblée constituante entérinant le traité de Francfort. Cette assemblée compte 240 républicains contre 400 monarchistes, divisés entre légitimistes et orléanistes. La voie semble donc ouverte à une restauration de la royauté.
En juillet 1871, le comte de Chambord revient en France, et lance le 5 juillet, de son domaine de Chambord, un manifeste dans lequel il déclare : « je ne laisserai pas arracher de mes mains l’étendard d’Henri IV, de François Ier et de Jeanne d’Arc. […] Je l’ai reçu comme un dépôt sacré du vieux roi mon aïeul, mourant en exil ; il a toujours été pour moi inséparable du souvenir de la patrie absente ; il a flotté sur mon berceau, je veux qu’il ombrage ma tombe. » Pour le prétendant, refuser de renoncer au drapeau blanc est une question de principe, qui concerne l’idée même qu’il se fait de la monarchie : il ne peut accepter le drapeau tricolore, qui flottait sur l’échafaud de Louis XVI. Il précise sa pensée le 25 janvier 1872, par un nouveau manifeste, dans lequel il proclame :
« Je n’ai pas à justifier la voie que je me suis tracée. […] Je ne laisserai pas porter atteinte, après l’avoir conservé intact pendant quarante années, au principe monarchique, patrimoine de la France, dernier espoir de sa grandeur et de ses libertés. […] Je n’arbore pas un nouveau drapeau, je maintiens celui de la France […]. En dehors du principe national de l’hérédité monarchique sans lequel je ne suis rien, avec lequel je puis tout, où seront nos alliances ? […] Rien n’ébranlera mes résolutions, rien ne lassera ma patience, et personne, sous aucun prétexte, n’obtiendra de moi que je consente à devenir le roi légitime de la Révolution. »
Le 5 août 1872, le comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe, se rend à Frohsdorf pour rencontrer le comte de Chambord et saluer en lui le « seul représentant du principe monarchique. » Il ajoute que si la France veut revenir à la monarchie, « nulle compétition ne s’élèvera dans notre famille. » La réconciliation des Bourbons et des Orléans est accomplie.
Les députés royalistes nomment alors une commission chargée de s’entendre avec le comte de Chambord sur une future constitution, préalable au vote de la restauration de la monarchie. La commission désigne le député d’Orthez Charles Chesnelong pour rencontrer le prétendant. Le 14 octobre 1873, à Salzbourg, le comte de Chambord approuve le projet constitutionnel que lui expose Chesnelong. Au sujet du drapeau, les deux hommes conviennent d’un texte indiquant que le comte de Chambord « se réserve de présenter au pays et il se fait fort d’obtenir de lui par ses représentants, […] une solution compatible avec son honneur et qu’il croit de nature à satisfaire l’Assemblée et la Nation. » Le comte de Chambord n’a cependant pas caché à son interlocuteur qu’il n’accepterait jamais le drapeau tricolore.
L’accession au trône du comte de Chambord ne semble plus qu’une question de jours. Son représentant en France, le comte de Damas, a même fait réaliser une série de cinq carrosses, visibles aujourd’hui au château de Chambord, pour son entrée à Paris.
Cependant, en réaction aux interprétations que les parlementaires font des entretiens de Salzbourg, le comte de Chambord écrit le 27 octobre 1873 une lettre par laquelle il réaffirme son attachement au drapeau blanc, et ajoute que « Les prétentions de la veille me donnent la mesure des exigences du lendemain, et je ne puis consentir à inaugurer un règne réparateur et fort par un acte de faiblesse. » Ne pouvant plus espérer obtenir une majorité, la commission qui préparait la restauration de la monarchie doit alors mettre fin à ses travaux.
Le comte de Chambord, qui ne s’attendait pas à ce résultat, fait alors une démarche pour ressaisir ses chances : il se rend incognito en France le 9 novembre 1873, s’installe chez un de ses partisans à Versailles, et le 10 novembre, il demande à rencontrer le maréchal de Mac Mahon, président de la République. Il songe sans doute entrer à la chambre des députés, appuyé au bras du président, et obtenir des parlementaires enthousiastes la restauration de la monarchie. Mais Mac Mahon se refuse à rencontrer le comte de Chambord, en estimant que son devoir de chef de l’exécutif le lui interdit. Dans la nuit du 20 novembre, l’Assemblée vote le mandat présidentiel de sept ans. Pour les monarchistes, ce délai doit permettre d’attendre la mort du comte de Chambord, après laquelle son cousin, Philippe d’Orléans, comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe, pourrait monter sur le trône, en acceptant le drapeau tricolore. La République n’était alors envisagée que comme un mode de gouvernement temporaire.
Intenressant. No coneixia aquest episodi, ni les creus.
Bravo et merci Laurent pour le travail que vous faites. Tout est intéressant, la passion et l’attrait pour le vêtement et le bijou se fondent dans les divers épisodes de notre histoire, je suis “fan” de vos rubriques, j’y apprends toujours quelque chose. Continuez pour notre plus grand plaisir. Josianne Cabanas.