Restauration du serti clos, vers la définition d’un protocole

Bijoux de collection publique en serti clos fabriqués au XIXe en Roussillon.

Bijoux de collection publique en serti clos fabriqués au XIXe en Roussillon.

Il est important de réagir à un constat : on ne parle pas encore assez de la conservation-restauration du patrimoine bijoutier pour la période moderne et contemporaine.

C’est le plus souvent l’occasion de soulever un problème spécifique ou une controverse sans aller jusqu’à aborder une réflexion méthodologique.

L’Institut du Grenat a déjà tiré la sonnette d’alarme, auprès des autorités locales compétentes sur les dangers que court le patrimoine public et privé en matière de bijoux anciens en serti clos, le plus souvent à cause d’un état de conservation lamentable au sein des collections publiques (trésors d’églises non valorisés ni étudiés) ou chez les privés qui méconnaissent la valeur patrimoniale de ces objets.

La conservation/restauration est donc indispensable pour conserver ce patrimoine en danger, encore faut-il mettre en place un protocole (prendre les bonnes mesures) et ne pas se contenter de « bricolage » par n’importe quel artisan non patenté.

Notre objectif à travers le projet européen Léonardo est aussi de montrer que la restauration est une discipline à mi-chemin entre sciences exactes et sciences humaines et qu’elle requiert un grand professionnalisme (on ne s’improvise pas restaurateur comme on pourrait le croire devant l’éclosion de petites formations de très courte durée) et des outils de réflexion et d’action adéquat qui jusqu’à présent n’ont pas encore été créés.

Il est, entre autres, très utile de sensibiliser le public au rôle de l’étude préalable, fondamentale pour assurer un travail de conservation pertinent et cohérent en termes historique, matériel et esthétique. Celà doit permettre d’intégrer la notion et le coût de la restauration là ou jusqu’à présent il n’y avait que la notion de réparation.

On constate qu’il y a souvent confusion entre ce qui relève du domaine de l’artisan et ce qui relève du restaurateur. L’un a la main, la connaissance pratique ; l’autre, par sa formation, concilie savoirs scientifiques et histoire matérielle. Toutefois, ce qui est possible pour les institutions muséales et les objets relevant de protection, est impossible concernant les bijoux anciens (XIX-XXe s), souvent en main privées ou non protégés dans les édifices publics, comme les églises. Il est donc necessaire de ne pas séparer la main de l’esprit et de former l’artisanat local à une connaissance historique et méthodologique. 

La restauration est un domaine si complexe que artisans-restaurateurs, historiens d’art et scientifiques doivent collaborer pour insérer les données matérielles et scientifiques dans une perspective plus générale afin d’arriver à une connaissance approfondie menant à prendre les décisions d’intervention adéquates.

Un premier projet concerne la recherche scientifique qui va etre menée sur les paillons anciens utilisés par les bijoutiers en Grenat de Perpignan au XIXe s. par le laboratoire du Musée d’Art de Vilnius (Lithuanie).

Un second projet concerne la mise en place d’un protocole en matière de restauration-conservation des bijoux anciens en serti-clos.

 

Contact:
Laurent Fonquernie, coordinateur France, Leonardo LEO04-07872 7
06 83 82 29 18
Ce contenu a été publié dans Actualités, Les buts de l'institut, Union européenne. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *