Le portrait de la Grande Mademoiselle par Pierre Mignard nous représente cette personnalité de la mode en costume d’amazone. Son influence sera importante au début du règne du Roi Soleil.
Marie Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier, tire son nom de « Grande Mademoiselle » de son père Gaston de France, frère du roi Louis XIII et à ce titre, « Grand Monsieur ». A la recherche du pouvoir, elle jette son dévolu sur le jeune Louis XIV, de 11 ans son cadet, mais ses plans échouent devant l’opposition ferme du Cardinal Mazarin.
Pendant la Fronde, mécontentement populaire qui débute en 1648, elle choisit alors de rejoindre son père qui lutte contre la monarchie absolue. Le 2 juillet 1652, la frondeuse fait tirer sur les troupes royales depuis la forteresse de Bastille. Grâce à son action, le prince de Condé, qu’elle voudrait épouser, est sauvé. Déclenchant la colère du Roi, la Grande Mademoiselle commence un long exil, renvoyée sur ses terres de Saint-Fargeau, dans l’Yonne.
Rappelée à la Cour en 1657, elle commence à rédiger ses Mémoires, restés un précieux témoignage sur la vie royale pour les historiens. Mais dès 1660, elle s’éloigne à nouveau de Versailles en s’offrant le Château d’Eu. Elle prend un soin tout particulier dans l’aménagement et la décoration des lieux. Nombre des peintures introduites reflètent son goût prononcé pour l’art. Décidée à apprendre l’italien, elle introduit à Versailles Jean-Baptiste Lully, jeune Florentin et futur surintendant de musique. En 1664, elle décide cette fois de ne plus quitter la Cour.
On la retrouve en 1661 à Perpignan lors de la visite du roi Louis XIV, voyage ou l’on retrouve à travers ses mémoires, son oeil acerbe sur ses contemporains et son intêret grandissant pour la religion.
Dans les années 1680, après un mariage malheureux avec le duc de Lauzun, elle finit sa vie dans la dévotion. Elle est inhumée en 1693 dans la basilique Saint-Denis, crypte des rois de France profanée pendant la Révolution française.