« Je ne dois pas oublier de raconter que dans ces grandes circonstances, les quêteuses de la Vierge (pabordessas), jeunes filles choisies parmi celles réputées plus sages comme les rosières, paraissaient dans leurs plus beaux atours, dans diverses maisons, vers le milieu du repas et déposaient sur la table leurs petites corbeilles ornées de broderie et de rubans, ou chacun vient déposer son offrande.
Et que la compagnie (cobla) de musiciens catalans, loués pour la circonstance, ayant en tête tous les directeurs de la danse en grand costume, une fleur ou un ruban à la boutonnière de leur habit, pénètre aussi dans les maisons pour y donner son aubade pendant le dîner et que les jeunes gens chefs de la danse entrent dans la salle à manger avec leurs grands plats de cuivre servant à la quête, qu’ils placent sur la table afin que chaque convive leur vienne en aide par quelque secours aux fins des frais de leur entreprise.
Dans le temps ou je parle (bien avant 1817), la danse catalane, toujours en vogue, était pure. C’était alors la véritable danse nationale. Elle n’avait pas subi les mélanges qu’on lui a fait éprouver depuis, et qui sont la cause de la grande dégénération. »
Tableau d’Antoni de Ferrer Corriol (1844-1909).
ADPO, Souvenirs de la famille Ferriol, 59J18.