Le 27 août 1815, le duc d’Angoulême, neveu de Louis XVIII, visite Perpignan.
« Dès la pointe du jour, M. le préfet, des cavaliers vêtus à la Henri IV et les gardes d’honneur de son altesse royale allèrent l’attendre aux limites du département. Il fallut attendre quatre heures entières avant que Monseigneur ne parût, elles furent passées sur le grand chemin par une chaleur insupportable dans toute autre circonstance. Enfin le moment tant désiré arrive. Un char de triomphe élégamment décoré est offert à son altesse royale par une foule de citoyens jaloux de l’honneur de le trainer, le Prince refuse et monte à cheval. Les acclamations redoublent »
« Le jour de son arrivée, le Prince avait témoigné une égale bienveillance aux habitants de Saint Laurent de la Salanque, accourus sur son passage ».
A Perpignan, «M. le maire, à la tête du corps municipal, vient lui offrir les clefs de la ville, où il entre comblé de bénédictions.
Les dames et les demoiselles du cortège le suivirent, jusqu’à l’hôtel de la Préfecture où il devait loger, et espérèrent plusieurs heures dans les cours, espérant le voir réapparaître ».
Le prince était venu cosigner avec Xavier de Castaños (1758-1852), capitaine général de Catalogne, le départ des troupes espagnoles du territoire de Cerdagne. Cet accord fit suite aux négociations confiées en aout 1814 à Jaubert de Passa, afin de solliciter la retraite de l’armée espagnole. Cette signature eut lieu à la Préfecture de Perpignan.
« Dans la soirée, Monseigneur traversa une partie de la ville en montant à la citadelle. Le jour suivant il parcourut tous les arcs de triomphe, il traversa par deux fois la paroisse saint Jacques digne de distinction par l’excellent esprit qui règne parmi les bons paysans qui la composent.
Le 28, sa majesté honora de sa présence le bal qui lui fut donné à la salle des spectacles(1). Le duc visita la bergerie royale de moutons mérinos établie à l’extérieur de la ville. Puis, lors de sa visite de l’hôtel de la Monnaie, il reçut en cadeau une médaille en or représentant « un soleil et ayant pour légende : Il paraît et tout se vivifie ». Sur le revers : «Le Duc d’Angoulême entra dans Perpignan le 27 août 1815, cette époque fut l’aurore de notre bonheur ». Son altesse a parcouru toutes les salles de l’établissement et parut satisfait de sa tenue et de sa distribution. Elle s’arrêta à toutes les machines, apprit avec plaisir que l’on employait de l’acier français, et s’assura par elle-même que toutes les pièces qui sortaient du balancier étaient également belles(2).»
1 JPO, 1815, 02/09.
2 JPO, 1815, 09/09.