15 novembre 1688, enterrement de Francesc SAGARRE en l’église la Réal.

portrait présumé de Francesc SAGARRE, Musée Rigaud, Perpignan.

portrait présumé de Francesc SAGARRE, Musée Rigaud, Perpignan.

La Cour, ayant été avertie que tout était prêt pour l’enterrement de feu monsieur le Président de Sagarre, est partie du Palais (du Conseil Souverain) pour s’en aller en la maison du défunt en cette forme :

Au-devant de la Cour marchaient les officiers de la maréchaussée avec quatre gardes, ensuite les deux petits huissiers avec leurs robes et bonnets violets ayant leur baguette à la main, ensuite le premier huissier en robe rouge et bonnet fourré, ensuite monsieur le Président et Intendant De Trobat en manteau de président le mortier en tête, ayant à coté de lui à la gauche monsieur de Prat, doyen de messieurs les conseillers avec sa robe rouge et bonnet, et à coté de monsieur le Président et de monsieur de Prats, étaient deux alguasils, de la cour, habillés de noir, en manteau, l’épée de coté et le bâton d’alguasil à la main, et ensuite de ces messieurs, suivaient les autres messieurs de la Cour deux à deux en robes rouges et bonnets suivant leur rang.

Et à coté des trois derniers messieurs les conseillers, étaient deux alguasils, l’un d’un côté, l’autre de l’autre, qui fermaient la cour. Ensuite marchait le Recteur de l’Université précédé du bedeau de l’Université avec sa robe et masse, et suivi des docteurs des quatre facultés chacun suivant son rang, après l’Université suivaient les procureurs de la cour. En cet ordre la Cour étant arrivée en la maison de feu Mr le Président de Sagarre, ces messieurs montèrent en haut à la salle qui est toute tendue de noir, et ils se sont assis dans des chaises au fond de la salle, ou il y avait des bancs et des sièges.

Vierge de la façade de la Réal se reflétant dans l'une des fenetrres de la sala de la Maison de Francesc SAGARRE.

Vierge de la façade de la Réal se reflétant dans l’une des fenetres de la Maison de Francesc SAGARRE.

Se sont assis le Recteur et les docteurs de l’Université ou ils ont demeuré jusqu’à ce que le clergé soit venu chercher le corps qui était dans l’entrée d’une étude en bas, ou sur le drap mortuaire était le manteau de Président, le long de la caisse, avec le mortier en haut de la caisse, deux grands livres in-folio ouverts, et au-devant sur le bas de la caisse était une paire de bottines garnies d’éperons dorés, qui pendaient d’un coté et de l’autre de la caisse.

Le clergé étant arrivé, on a apporté le corps, de l’étude à l’entrée de la porte, ou après les prières ordinaires qui se disent, le clergé a marché devant droit par la petite rue de la Réal, ensuite trente enfants de la Miséricorde, deux à deux chacun un flambeau à la main, ensuite suivait le corps porté par les deux prieurs des procureurs, et deux anciens des dits procureurs, sur leurs épaules.

Quatre anciens avocats de la cour tenaient chacun un bout du drap mortuaire, et les autres procureurs étaient d’un côté et de l’autre du corps, pour se relever à porter le corps, ensuite la Cour a suivi le corps, précédée des officiers gardes de la maréchaussée, des huissiers et aguasils de la Cour et suivis de l’Université, en la même forme et ordre qu’elle est venue en ladite maison. On a passé par la rue de la Fusterie à la place neuve, par devant sainte Catherine, et on est revenu droit à l’église la Réal, ou on a mis le corps sur une grande élévation qui avait été mise exprès, toute entourée de flambeaux et de cierges en manière de chapelle ardente.

Ces messieurs de la Cour étaient assis au coté droit du corps, venant depuis les degrés du sanctuaire et ayant une espèce de prie-Dieu devant eux. On a dit la messe des défunts en musique. La Cour est allé à l’offrande avec des cierges tortillés à la main.

Après la messe et les prières ordinaires, on a descendu le corps de ladite élévation, et il a été porté jusqu’au lieu de la sépulture qui est en la chapelle du Saint Sépulcre, au bas de ladite église, par quatre confrères du Tiers-ordre de Saint François, et la Cour l’a accompagné, suivie de l’Université. Ceci fait, la Cour s’en est revenue au palais dans le même ordre qu’elle était partie.

Source : AD66  2 B 92. (informateur Sylvain Chevauché, archiviste paléographe). 

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