Lettre de Marie Boix en villégiature à Collioure à Marie Sauvy (âgée de 13 ans), le 19 août 1882.

Fête de Collioure Promenade à Port-Bou


Ma chère Marie*
Pardonne moi si je tarde tant à t’écrire mais je n’ai pas eu le temps de le faire plus tôt. Mardi c’était ma fête, mercredi celle de Collioure et jeudi nous sommes allées à Portbou et enfin hier j’ai du répondre à Marthe qui m’avait écrit pour ma fête. Mais rien n’est perdu pour attendre. Je commence par te remercier de la jolie image que tu m’as envoyée. Elle m’a fait d’autant plus de plaisir que c’est le seul cadeau que j’ai reçu pour ma fête. J’aurais été heureuse de pouvoir moi aussi t’offrir un petit souvenir, mais je pense que Collioure est encore plus pauvre que Vinça de sorte que ce plaisir m’a été refusé.
Alors parlons un peu de la fête. Elle n’a pas été brillante cette année, elle a même été très laide. Il n’y avait en fait de baraques que les chevaux de bois. Il n’y a eu de beau que les cérémonies de l’Église. Le 16 au matin nous nous sommes embarquées dans le même bateau que St Vincent et Ste Maxime et Libérate. Après avoir débarqué au pied de l’île on a transporté les relique [sic] dans la petite chapelle où l’on a célébré la Ste Messe. A 9h du matin nous étions de retour. Le soir nous nous sommes habillées et avons rodé dans le rues de Collioure où nous nous sommes passablement ennuyées. J’ai vu ce jour-là Joséphine Servole, Joséphine Puy, Marie et Cécile Lapérouse, Marie Vaquer qui étaient venues pour la fête. Le soir après souper le clergé dans une barque toute garnie est allé chercher les reliques à la chapelle de St Vincent. D’autres barques illuminées ont suivi et cela a formé la procession sur mer. A son arrivée au rivage la barque a été tirée tout en haut du village par plusieurs hommes.
Comme Julie qui écrit à Lucie* parle de tout ce qui peut intéresser dans la promenade à Portbou je crois inutile de répéter ce qu’elle a déjà dit.
Je pense que nous partirons Mardi de sorte que je ne sais pas si tu auras le temps de m’écrire encore ici. Adresse toujours ta prochaine lettre à Perpignan, de cette manière tu seras sure que je la recevrai.
Maman présente ses respects à ta marraine, Julie embrasse bien Lucie et Marguerite te donne le bonjour.
Quand [sic] à moi je te serre dans mes bras.
Ta petite mais très grande amie M. Boix
Collioure le 19 aout 1882.

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Marie* : Marie Sauvy Ribes, plus tard épouse Thibault, 1869-1925
Lucie* : Lucie Sauvy Ribes, plus tard épouse Cuillé, 1875-1956
marraine* : Espérance Bosca Estève, 1818-1884, grand-mère maternelle et tutrice des enfants Sauvy (Marie, Louis [né en 1872] et Lucie) à la mort de leur mère, Lucie Ribes Bosca, 1843-1876.
Il est probable que Marie Boix soit la fille du pharmacien de Vinçà.

Communication de M. Olivier POISSON.

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