le reliquaire de saint Jacques

L’église Saint Jacques de Perpignan conserve un buste reliquaire de son saint patron à l’intérieur d’une niche fermée par une grille en fer forgé. Le buste datant de la seconde moitié du XVIIIe siècle est traditionnellement exposé à la dévotion et revêtu de plusieurs pièces de vêtements lors de la Saint Jacques le 25 juillet. Avant la Révolution Française, cette fête était majeure pour la paroisse. Elle suivait de près la fête de la dédicace de l’église, le 13 juillet.
Le buste est ce jour là présenté sur une sellette dans le chœur, portant à cette occasion un chapeau « en argent massif, orné de quelques pierreries », travail réalisé au tout début du XIXe siècle dans une grande plaque d’argent repoussé et gravé. Sur le devant sont placés trois éléments de bijouterie, deux branches florales en argent encadrant un entourage dans lequel se trouve une coquille en vermeil. Ces trois éléments sont sertis de pierres blanches taille rose. Ils sont fixés au chapeau à l’aide de minuscules rivets.
Le buste possède un vestiaire composé de rochets dont un retient particulièrement l’attention. Il est orné de plusieurs éléments en vermeil et en argent cousus sur le velours : trois coquilles en vermeil dont l’une est garnie de deux améthystes, deux coquilles en vermeil plus petites et deux autres en argent. Cinq médaillons en argent sont répartis tout autour de la collerette. Ils présentent les attributs de saint Jacques (coquille, chapeau et bâtons de pèlerin). Ces éléments ont pu etre offerts au retour des pélerins partis à Compostelle et relevent alors de l’orfèvrerie de Galice.

Au centre, un dernier médaillon ovale, en argent orné de pierreries, présente les attributs du saint : un chapeau orné de grenats sous lequel est suspendue par une charnière une coquille ornée de cristal de roche. Les bâtons de pèlerins sont entrecroisés et l’un d’eux possède encore sa petite calebasse d’argent. 

Une croix reliquaire à deux branches est cousue au-dessous. Elle porte sur les cotés l’inscription : ES DE LUIS FEU. Il s’agit du modèle appelé croix de Caravaca, modèle probablement catalan datant du XVII/XVIIIe siècle. La particularité de ce modèle est de posséder de nombreux jours décoratifs permettant de voir les reliques.

Au XIXe siècle le vestiaire comprenait un autre rochet orné « de neuf médaillons en argent, d’un petit médaillon avec un nœud qui représente le saint à cheval. »  Ce rochet a malheureusement disparu depuis.

Le buste de saint Jacques possédait déjà au XVIIe siècle des bijoux, puisque le conseil de fabrique commande au bijoutier Salvador Cordoba, « joyer de sant Jaume (bijoutier de la paroisse saint Jacques)» le 30 juin 1695 un clavier « per la Joya » au prix de neuf livres d’argent.


Inventaire de 1868, archives paroissiales. Ce clavier pouvait servir à accrocher un médaillon à l’encolure du rochet.

ADPO, 137J117.archives de la fabrique de saint Jacques, f.74.

Arbeteta Mira, L., Joies per a la vida, collecccio Lazaro Galdiano, p.162, n°133.

Ce contenu a été publié dans Bijouterie d’Ancien-Régime roussillonnaise, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *