Rafinements de la noblesse catalane à la fin du XVIIIe s. à travers l’inventaire révoltionnaire de l’Hôtel d’Ortaffa à Perpignan.

Partis en émigration, Paul d’Ortaffa et sa famille se réfugient de l’autre côté de la frontière, délaissant leur hôtel particulier situé dans une partie de l’actuelle Préfecture des Pyrénées-Orientales de Perpignan. On découvre à travers l’inventaire révolutionnaire les restes d’une vie luxueuse, malgré que beaucoup d’objets et de vêtements aient déjà disparus, emportés par la famille ou volés par d’autres…

23 thermidor an II de la République inventaire des effets trouvés dans une chambre confrontant au Département (actuelle Préfecture) et dont la fenêtre donne sur la rue d’Espira.

Se sont trouvés les effets suivants :

une tapisserie d’indienne fond gris à fleurs rouges et blanches, deux rideaux de fenêtres à fleurs rouges et blanches avec leur tringle, Une glace moyenne en une pièce et à cadre doré, un petit déshabilloir en bois de sapin avec deux tiroirs et deux battants, un vieux sofa rembourré et couvert d’une toile verte, sept chaises de paille peintes en gris, un fauteuil de même formant un demi-cercle.

De là nous sommes passés à une grande salle attenante à la dite chambre ou s’est trouvé ce qui suit :

une petite table à jouer couverte d’un vieux tapis vert, une garde-robe bois de sapin contenant les objets suivants, quatre figures de terre étrangères au pays, deux boites contenant des chiffons de gaze et des garnitures de robes à diverses couleurs, un petit coffre de toilette contenant deux petites boites le tout peint à la façon de Chine, une petite boite de carton contenant des engageantes, deux coiffes de dentelles et un petit tour de gorge, un petit panier en canne avec quelques morceaux de papier rouge, couvert d’une dentelle fort commune, deux girandoles à fleurs de différentes couleurs, une boite en carton à demi ovale enfermant cinq petites coiffes de gaze, avec des petites fleurs, deux coussins à odeur, dits “Sultan” couverts de taffetas jaune et par dessus blanc, un sultan garni de taffetas rose avec des dessins en taffetas blanc, le dessus d’un tabouret brodé au petit point et de diverses couleurs, deux petites boites à mettre des bijoux.

 

 

Un petit paquet de différents morceaux d’étoffes, une grande boite remplie de gaze, une grande boite de carton contenant plusieurs lacets en rubans de diverses couleurs, et deux comparses faites de rubans unis, un autre boite de carton carré avec des fleurs artificielles, autre boite d’osier remplie de morceaux de gaze garnie de fleurs, autre petit coffre de toilette avec deux poudriers dedans le tout peint à la façon de Chine, trois paires de souliers de femme en étoffe de soie, une boite ronde avec une espèce de petit écran de soie, une mauvaise boite de carton avec de veilles gazes, quatre corps à baleines, trois corsets, une table de quadrille couverte d’un tapis vert.

 

Dans une autre garde-robe fort grande en bois de sapin, et à coté de la précédente, se sont trouvés les objets suivants, (une ligne biffée), un habit d’amazone complet en étoffe de soie bleu de ciel. Un bureau de pente bois de sapin, une vieille armoire bois de sapin. Un bureau bois de noyer avec trois tiroirs de chaque coté, puis nous sommes passés à une chambre attenante à la cuisine ou nous avons trouvé les effets suivants : une table pied de biche festonnée, une grande garde-robe peinte en vert et rouge, deux boites avec des fleurs artificielles, une chaise cannée très usée, un vieux paravent garni de papier peint vert, une chaise rembourrée très usée, trois chaises paillées l’une peinte en noir et les deux autres en jaune, un coffre très vieux contenant divers morceaux d’étoffes de diverses couleurs, deux coussins de fauteuil, l’un couvert d’indienne, l’autre de peau.

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