A la faveur de la loterie romaine tirée à Perpignan en 1762 pour disperser un lot de marchandises de négociants de Montpellier, nous pouvons nous interroger sur la circulation au XVIIIe siècle des productions de joaillerie et de bijouterie de provenance régionale ou bien nationale.
Certaines pierres ornant ces bijoux évoquent des contrées lointaines :
“une bague à deux cœurs à pierre topaze du Brésil couronnée de trois petits diamants, une bague avec un grenat Syrien et avec un diamant brillant de chaque coté.”
Pour cette loterie, le très grand nombre de bijoux à pierreries montés sur argent :
« 13 paires de boucles d’oreilles d’argent montées en roses garnies de pierres blanches, 3 paires de boucles d’oreilles à entourage de cuivre doré en pierres blanches et de couleurs, 4 paires de boucles d’oreilles d’argent montées à étoiles avec pierres blanches à double entourage, 1 paire de boucles d’oreilles à simple rose avec ses pendeloques montées en argent doré, 1 paire de boucles d’oreilles dite à la dauphine à pierre façon d’opale couronnée de pierres blanches, bracelets d’argent à pierres blanches et un à pierres jaunes … »
Ces bijoux ont été probablement fabriqués à Montpellier, Arles ou Nîmes. En effet, la forme des nombreuses croix ne correspondent pas à des bijoux en usage en Roussillon mais en Languedoc et en Provence :
“croix de diamants montée à papillon, deux petites croix de Malte en or, l’une avec quatre émeraudes et l’autre avec quatre rubis, une croix à la prétention à pierres de vermeil montées en argent doré, une croix à la dévote avec son coulant en pierres de strass, une croix en quadrille à douze pierres de jais montées en or, une croix émaillée montée en or.”