La croix badine est la croix la plus typique et traditionnelle des croix fabriquées en Roussillon. Elle était réalisée en or avec des grenats mais aussi en argent avec des roses (diamants taille ancienne), à l’exemple des croix provençales portées en Arles sous le nom de papillon ou bien dans le Tarn ou là aussi elles portent le nom de badines .
Le terme de badine désignait un objet mu d’un léger tremblement, que ce soit le vent sur une dentelle badine ou bien l’effet de la charnière qui donne à la croix catalane un petit mouvement.
La croix était réalisée en serti clos dressé avec bélière retournée et invisible. Les deux chatons du bas sont reliés par une charnière dissimulée entre le chaton du milieu et la première pierre du bas. La croix est suspendue au nœud de bijouterie lorsque celui-ci est conservé, par deux chaînes de jaseron.
Les badines en argent enchâssant des pierres blanches (diamants, brillants, quarts, pierres du Rhin ou strass) ont continué à être fabriquées et portées sous l’Empire et la Restauration et se retrouvent sur le portrait d’Elisabeth Campagnac.
Des Badines ont pu être ornées avec d’autres pierres comme des pierres du Rhin, des pierres violettes dites de Vich c’est à dire des améthystes, des émeraudes, la plupart facettées en taille rose.
Le nœud d’orfèvrerie qui orne le haut de la badine n’est jamais cité comme tel dans les actes. Il fait bel est bien partie de la Badine, retenant la croix par de minuscules chaînettes de jaseron. Le notaire fait comme nous aujourd’hui l’amalgame entre la croix et le nœud. C’est au nœud qu’est passé un cordon de soie ou de velours qui s’attache ou se noue en tour de cou.
La forme de la Badine est déjà connue des orfèvres bijoutiers catalans en 1663 avec la diffusion du livre des ouvrages d’orfèvrerie du bijoutier parisien Gilles Légaré .