regionalisme et modernisme

Dans un très intéressant discours sur le costume roussillonnais, l’artiste peintre Laurent Aubergé de Garcias se pose en 1900 la question du délaissement de costume traditionnel :

« Pourquoi donc, dans un élan incompréhensible d’aberration, vivant dans la simplicité, ont-ils troqués leurs vêtements si commodes contre des habits taillés d’après les modes venues des capitales, et si gênants pour eux ?

Leur avait on conseillé aux Catalans, pour favoriser l’entente politique, de jeter bas les barretines, et à vous ô Catalanes, d’abandonner vos mantelets et vos faldilles si pittoresques ?

Mais le gout de l’imitation est entré tout doucement, lentement et d’une marche certaine jusque dans nos villages, démodant en vingt ans des costumes séculaires. Pour que mieux ? La faute est à vous tous, qui pour paraitre de plus grande aisance avez dédaigné le pittoresque du passé, asservissant à vos yeux, laissant à quelques naïfs montagnards le bonnet rouge et le costume de velours, indignes de votre fausse civilisation. Quand aux femmes, leur coiffe seule a survécu, seule de ce qui constituait autrefois leur costume local.

Qu’il parait maintenant lamentable ce bonnet du Roussillon en compagnie de vêtements à revers modern-style, aux jupes entravées ! »

Le dernier costume d’une tradition séculaire est en effet ce qui reste aujourd’hui de plus marquant car il compose une collection infinie de cartes postales noir et blanc, aux titres bien étranges : type de Catalanes.

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