Selon la très émérite historienne du bijou Claudette Joannis, la châtelaine est un accessoire-bijou porté à la taille, accroché à la ceinture, qui a pour ancêtres le clavandier et le troussoir du XIVe siècle.
Elle est constituée d’un large crochet dont la face avant est décorée et de plusieurs chaînes terminées par des breloques, des ciseaux et/ou une montre. Dans la première partie du XVIIIe siècle, la châtelaine devient à la mode ; à la fin de l’Ancien Régime, elle est portée aussi bien par les hommes que par les femmes, parfois en double, symétriquement, de part et d’autre de la culotte ou de la jupe.
Quand s’installe la mode néoclassique, qui fait remonter la taille sous la poitrine, la châtelaine disparaît à peu près complètement, mais elle revient à partir de 1820, quand la taille reprend sa place.
Bijou de vêture dans de nombreuses régions et accompagnant le costume traditionnel, la châtelaine en argent offerte pour le mariage servait à suspendre les instruments de couture : c’est pourquoi elle porte parfois le nom de crochet à ciseaux. Après 1850 apparaissent, avec la mode néogothique, les châtelaines armoriées héraldiques.
Beaucoup des châtelaines que nous conservons aujourd’hui ont perdu leurs accessoires, en particulier la montre, qui en était parfois l’élément essentiel. Celles présentées dans cet article font partie de l’immense collection d’objets d’art collectés par le sculpteur catalan Frédéric Marès tout le long de sa vie. Elle montrent à la fois une grande variété de formes et une unité dans le temps: le XVIIIe s.
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