Technique de l’émail peint dans le bijou.

L’émail est une matière vitreuse composée de silice, à laquelle on ajoute des fondants, soude ou potasse, qui permettent d’abaisser la température de fusion.

Cette matière transparente est colorée dans la masse grâce à des oxydes métalliques, et peut être opacifiée par l’ajout d’oxyde d’étain.

Ces éléments sont broyés, lavés, réduits en poudre, et dilués dans des essences grasses afin d’obtenir une matière pâteuse, qui se vitrifie lorsqu’elle parvient à sa température de fusion (800°C).

Les émaux sont appliqués sur une plaque de métal. On privilégie le cuivre par rapport à l’or ou l’argent, pour des raisons économiques et techniques : son point de fusion (1088°C) lui permet un maximum de dilatation lors de la vitrification, ce qui limite les risques de rupture par différence de rétractation entre le verre et l’émail au moment du refroidissement. Il faut prêter une grande attention à la pureté du métal, qui garantira la luminosité des émaux.

Préparation du support La plaque de cuivre à émailler est rendue convexe par un procédé d’emboutissage au marteau ou au brunissoir, afin de renforcer sa solidité et d’éviter son gauchissement sous l’effet du feu.

Elle est ensuite nettoyée dans un bain d’acide sulfurique chargé d’éliminer les oxydes. Cette étape est particulièrement importante pour la limpidité de l’émail. On applique alors, au revers de la plaque, une couche de contre-émail, composé d’un fondant simple, pour la protéger de la corrosion et éviter toute déformation lors du refroidissement. Une première couche d’émail est posée sur la surface destinée à recevoir le décor. La pièce subit ensuite un premier passage au four, après séchage.

Pose du décor : On reporte le dessin sur la première couche d’émail, au moyen d’un procédé de décalcomanie ; les couleurs sont ensuite appliquées à la spatule, couche par couche, d’une manière proche de la peinture. Une cuisson a lieu entre chaque couche, en fonction de la résistance que les divers oxydes métalliques colorés offrent à la chaleur. Les couleurs qui fusent le plus vite sont apposées en dernier.

Variantes :

– Le décor peint en grisaille : la plaque est tout d’abord recouverte d’une première couche d’émail de couleur sombre, sur laquelle on applique une seconde couche d’émail blanc. Cette dernière est travaillée à la spatule et au stylet, par enlevage, pour tracer les nuances du camaïeu. On appose enfin une troisième couche d’émail transparent.

 – L’émail translucide : il s’agit d’un émail dépourvu d’oxyde d’étain, qui laisse entrevoir le fond de la plaque métallique sous la couleur. Il est souvent utilisé avec d’autres types d’émaux ou comme décor à part entière. Le jeu chatoyant que l’on tire de sa transparence est fréquemment associé à un traitement particulier du fond, guilloché ou recouvert d’un paillon d’or accentuant sa  luminosité.

 Biblio : Les Soyer, Une dynastie d’Emailleurs, catalogue de l’exposition, 8 juin – 8 juillet 2005, Galerie Marc Maison, Paris.

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