L’utilisation politique des processions par les monarchistes catholiques en Roussillon est une des raisons qui pousse les maires républicains à essayer de les faire interdire.
On peut trouver dans L’Indépendant des P.-O. des allusions à ce phénomène.
En 1872, lors de la procession de la Fête-Dieu de Perpignan, les façades des maisons appartenant aux royalistes sont décorées selon leurs convictions politiques : « certaines maisons bien connues ont profité de la circonstance pour faire montre d’emblèmes légitimistes et pour étaler à profusion les fleurs de lys sur leur façade ».
Dans le même département, à Baixas « un reposoir était décoré de fleurs de lys étalées sur l’autel (…) des roses et des coquelicots jonchaient le sol pour qu’on les foule » ; lors de la procession de la pentecôte à Sorède (Pyrénées-Orientales), les processionnaires qui « portaient les emblèmes de la légitimité (…) tirent de leurs fourreaux les épées à canne, les revolvers, les couteaux qu’ils avaient jusque là cachés pendant que dans les rues voisines des hommes enrubannés et fleurdelysés criaient aux armes ».
Il s’ensuit une violente échauffourée qui ne prend fin qu’avec l’intervention de la gendarmerie.
Documents tirés de l’étude de JOSEPH RAMONÉDA : Une tentative d’enfermement de l’Église : les arrêtés municipaux d’interdiction des processions extérieures sous la République concordataire (1870-1905).