Jupons piqués et autres matelassés en Roussillon aux 18e et 19e s.

Jupon piqué remonté en couvre-pied, Roussillon, fin du 18, début du 19e siècle.

Jupon piqué remonté en couvre-pied, Roussillon, fin du 18, début du 19e siècle.

Le matelassage des habits est une pratique très ancienne. Il s’agit d’un travail d’aiguilles visant à intercaler une toile de coton, une couche de ouate et une seconde toile de coton, les deux toiles formant bien souvent un endroit et un envers.

Ce travail fut porté à l’extrême de son art en Provence aux XVII et XVIIIe s. ou l’on qualifie ces productions de piqures de Marseille. Connues en Roussillon, ces pièces de vêtement garnissaient le vestiaire de la Grande noblesse et de la bourgeoisie fortunée.

Localement, de nombreuses femmes réalisaient sur métier des toiles matelassées pour faire des couvre-lits ou bien encore des jupons piqués, comme l’indique le métier inventorié parmi les biens de la famille Suau au XVIIIe s. Les Suau étaient toutefois natifs de Marseille, ce qui démontre l’extension de la technique du matelassage en Roussillon par les voies commerciales et migratoires.

Avec l’industrialisation, des couvertures furent réalisées avec la ouate de coton produite entre 1835 et 1850 par l’établissement Vimort-Maux installé au Quai Vauban. Ces jupons peu rembourrés et donc moins épais que les couvertures étaient utiles contre la tramontane d’hiver. Leur usage s’est maintenu jusqu’à la fin du XIXe s., époque ou la plupart ont été démontés, coupés en deux, mis à plat  et reconvertis en couvre-pieds.

Détail du matelassage du jupon

Détail du matelassage du jupon

Biblio : 


Fiette, A., L’étoffe du relief, quilts, boutis et autres textiles matelassés, 2006.

 

Praca, E., l’industrie textile à Perpignan,La Fibre Catalane, 2005.

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