Et madame la générale Darricau faisait complot au boudoir !

 

boudoir empire

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Or, le général Darricau cachait sous des formes polies et une apparente modération une forte dose d’ambition et une antipathie réelle contre le gouvernement qu’il avait promis de servir. Sa femme, jeune, belle et coquette, affectait des allures aristocratiques, quoiqu’elle fût la fille d’un marchand bonnetier de Saint-Denis. Elle ouvrait à Perpignan son salon à deux battants et y attira de nombreux visiteurs. D’un regard, d’un mot, d’un geste séducteur, elle encourageait les timides et contenait les impatiens. Elle devint ainsi l’âme d’un complot ourdi en plein salon et continué, disait-on, dans le boudoir. Ces manœuvres révolutionnaires, longtemps masquées par les coquetteries d’une femme, éveillèrent fort tard les méfiances des royalistes… Lors donc que ces derniers se ravisèrent, madame Darricau courait déjà la poste, sur la route de Paris, emportant dans la doublure de sa robe, l’adhésion du général et celle de son état-major aux résultats probables du débarquement de Napoléon.

C’était en mars 1815.

 F.JAUBERT DE PASSA, Mémoires publiées par l'abbé Torreilles.
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