Josep Sanyas, “En mirant « la caritat » del nostre Sudre”, 1911.

 img477Còfia catalana

Que sembla germana

De les de Bretanya i del Llimosí ,

Digue’s-nos, galana,

Ixes de sultana,

Del país del nord o de prop d’ací ?

Es segur : En França

Han pres recordança,

Les filles de foc del clar Rosselló.

I mai Barcelona

Ha tingut minyona,

Com elles portant puntes i galó.

Mes lo món canvia,

La vida varia,

Ahir i avui som com dia i nit :

Còfia tant presada

I dels vells honrada,

Al segle vinent seràs dins l’oblit.

Lo progrés ho traça.

La fortuna passa

Deixant gotimells per l’endarrerit.

Home de manies,

Que sempre palies,

Fes lo del teu temps lo teu esperit.

 

Es així ! La terra

Torna ben lleugera

I sense cabal del negre torment,

De la folla lassa

I qu’un res traspassa,

Mentre el Canigó resta indiferent !

Còfia catalana,

Que sembla germana

De les de Bretanya I del llimosí,

Aniràs com elles,

Ab les llunes velles,

Per que cada edat te lo seu camí.

Mes, còfia divina,

Com la barretina,

No tendràs per fi lo descuit complet :

Ton motllo s’arrenca

De la pedra blanca,

I el nostre escultor, En Sudre, ho ha fet !

 

En regardant « la charité » de notre Sudre

Coiffe catalane

Qui semble sœur

de celles de Bretagne et du Limousin,

Dis-nous, galante,

Es-tu sultane,

Du pays du nord ou de près d’ici?

C’est sûr : En France

ont pris souvenance

les filles de feu du clair Roussillon.

Et jamais Barcelone

n’eût de jeunes filles,

Comme elles, portant dentelles et galons.

Mais le monde change,

La vie varie,

Hier et aujourd’hui sont comme nuit et jour:

Coiffe si appréciée

et des anciens si honorée,

Au prochain siècle tu seras oubliée.

Le progrès chemine.

La fortune passe

laissant des souvenirs pour le passé

Homme de manies

Qui toujours pallies

Fais en sorte que ton esprit soit de ce temps

C’est ainsi ! La terre

devient bien légère

et sans faire cas du noir tourment,

de la folie lasse

et qu’un rien ne dépasse

tandis que le Canigou demeure indifférent !

Coiffe catalane,

Qui semble sœur

de celles de Bretagne et du Limousin,

tu partiras comme elles,

A la lune vieille,

Pour que chaque âge trouve son chemin.

Mais, coiffe divine,

Comme la barretine,

tu ne seras enfin pas complètement oubliée

Ta forme s’arrache

De la pierre blanche,

et notre sculpteur, Sudre, l’a réalisée !

Josep Sanyas. La veu del Canigo, 1911, p.248-249.

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