les boucles d’oreilles au XVIIIe s. à Perpignan

La dénomination catalane d’arracades pour désigner les boucles d’oreilles est très rare, la plupart des actes notariés étant dès la fin du XVIIème siècle rédigés en français. L’inventaire du bourgeois Jaubert signale deux « arrecades per les orelles de fil i grana de or i perlas fetas a modo de campanetas». Nous trouvons aussi un coffret à bijoux : « un caixo de noguer per posar les joyes cobert de tela ». Le terme de penjol a pu aussi être la dénomination roussillonnaise du mot arracada.

Ces inventaires indiquent la place importante occupée par les productions en argent dans la bijouterie du XVIII° siècle, place qui continue à se maintenir au XIX° siècle avec des bijoux fabriqués en serti clos ou bien mélangeant l’or et l’argent (argent doré).

Nous trouvons enfin chez l’une des plus grandes familles du Roussillon « un écrin peau de chagrin contenant une paire de boucles d’oreilles en girandoles et une bague, le tout de diamants appartenant à la comtesse de Ros en vertu de son contrat de mariage.»

C’est le genre de boucles portées par la jeune femme au chien. En effet les girandoles trouvent au cours du XVIIIe siècle un très grand succès. Des boucles d’oreilles de cette période existaient dans les vieilles familles roussillonnaises et certaines furent présentées à l’Exposition de Perpignan de 1899. La famille Bardou-Job exposait des boucles d’oreilles espagnoles ( ?) dites Rancadas (qu’il faut probablement lire arracades) en améthyste, d’autres en émeraudes et d’autres enfin avec brillants et émeraudes. Les dames Alengry et Passama présentaient «  des boucles d’oreilles en topaze montées sur acier, vieille orfèvrerie espagnole ; des boucles en or et émeraudes de Catalogne espagnole ainsi qu’une croix catalane en or. Enfin madame Babut prêtait : « des boucles d’oreilles dites « badines » (sic) d’orfèvrerie catalane ainsi que des boucles dites « jeannettes » (sic) ; deux typologies qui désignent habituellement des croix.

ADPO, 10Bp355, 1698, Inventaire des biens de E.Jaubert. « deux boucles d’oreilles de filigrane d’or et perles fêtes à façon de petites cloches » « un coffret de noyer pour mettre les bijoux, couvert de tissus ».

ADPO, 3E22/246, 1774, Inventaire de Jean Baptiste Comte de Ros.

Livre d’or du Concours Régional et de l’exposition de Perpignan, imp. Bardou, 1899.

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