Le bijou traditionnel en Normandie

Le bijou en Normandie possède une typologie et un style qui lui est propre. Sa très grande variété de formes et la qualité de sa fabrication indique une importante corporation d’orfèvres bijoutiers sous l’Ancien régime, et de puissants bijoutiers aux XIX et XXe s. dans la capitale régionales(Rouen) et les villes de moyenne importance (le Havre, Bayeux, Alençon, Coutances, Falaise et Saint-Lô).

C’est donc plutôt au XVIIe et XVIIIe siècle qu’il faille trouver l’origine des formes dites traditionnelles comme les croix de Saint-Lô, les croix de Rouen, les croix bosses et les Saint Esprits. Ces riches parures, réservées à l’élite riche des villes, noblesse mais surtout bourgeoisie marchande, se popularisera au fil du XIXe s. et sera alors confrontées aux bijoux à la mode comme le collier d’esclavage ou le bijou en crin ou en cheveu.

 Au niveau de leur fabrication , on note la technique d’estampage pour la fabrication des croix « bosse » également qualifiées de croix en pointe de diamant, les deux faces du bijou étant ensuite soudées l’une à l’autre. Ce genre de bijou était rempli de matière comme la résine ou gomme laque afin de la rendre moins fragile.

Les bijoux empierrés étaient une spécialité bien maitrisée afin de constituer les croix de Saint-Lô appelées aussi « quadrilles » avec en son centre une pierre entourée d’une couronne de pierres plus petites, généralement du quartz des Pyrénées. D’autres pierres de quartz dit d’Alençon étaient taillées à Anctoville près de Bayeux fin XVIII et début XIXe s. On parlait alors de diamants d’Alençon. Ces pierres étaient intégrées à la croix préalablement moulée dans un os de seiche, et des viroles coniques étaient assemblées et soudées à la croix afin de sertir à leur sommet les pierres.

Une dernière technique est le repercé qui donne les Saint-Esprit empierrés sur structure en or ou en argent, spécialité entre autre de Rouen.

On notera des accessoires et parures liées au vêtement et à la coiffe ou apparaissent des épingles d’or à tête creuse ou en forme de pensée, émaillées. Les agrafes en argent sont larges et permettent de fermer les capots, sortes de grandes capes féminines.

Les bagues dites tors ou teurs, alliances torsadées en argent sont les bijoux les plus humbles tout comme les bagues foys, d’engagement aux mains unies , aux coeurs accolés.

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