En 1842, dans le Guide du Roussillon de l’historien Henry, ancien conservateur de la bibliothèque publique de Perpignan, nous trouvons le passage suivant concernant un tableau de Jacques Rieudemont daté de 1732 et conservé à la cathédrale de la capitale roussillonnaise.
“Le tableau médiocre de Rieudemont représentant la Ville de Perpignan délivrée de la peste par l’intercession de saint François, se rapporte à un fléau qui, plusieurs fois, a visité ce pays. Nous trouvons des preuves de sa présence en 1348, 1451, 1530, 1562, 1563, 1592, 1629 et 1631. Un fléau de ce genre cessa, suivant une vieille tradition, à l’apparition d’un ange, armé d’un glaive, qui se montra à l’extrémité de la rue qui a pris le nom de rue de l’Ange, à raison de cette circonstance.
Pendant la peste de 1562, on chercha à désarmer la colère divine en faisant une procession au milieu de la nuit, ainsi qu’il était d’usage dans la semaine sainte. Le 5 juillet, à neuf heures du soir, cette procession sortit, s’arrêtant sur les places publiques, où tous les assistants, après le prières de circonstance, poussaient les cris de : Senyor, ver Deu, misericordià! pendant que vingt-cinq gitanos, loués à cet effet se flagellaient à tour de bras.”
Tiré de “La rue de l’Ange de la ville de Perpignan” par M.L.Fabre, SASL.