La capuche roussillonnaise

Lacroix, pecheurs à Port Vendres, Musee de Nantes. On peut voir la jeune Catalane portant la capuche blanche.

Lacroix, pêcheurs à Port-Vendres, Musée de Nantes. On peut voir la jeune Catalane portant la capuche blanche.

La capuche, caputxa en catalan ou le capuchon, caputxo en catalan est un vêtement commun à toutes les Pyrénées, certainement à l’origine un simple drap posé sur la tète en son milieu.

Il connaît en Catalogne nord deux formes différentes au XIXe s. La première est arrondie et concerne le Roussillon. L’autre est recourbée en pointe pour la Cerdagne.

Le caputxo le plus commun est réalisé dans un drap fin de Prats-de-Mollo de couleur blanche appellé bayeta. En 1810 une enquête préfectorale précise que la bayette est « un tissu peu serré employé presque exclusivement dans le département pour les capuchons des femmes[1] ». La bayette était proche de l’étamine de laine.

Mesures en cm d'une caputxa

Mesures en cm d’une caputxa

L’historien Henry décrit très bien la capuche qu’il voit encore dans les rues et sur les places de Perpignan : « Le costume particulier des Catalanes est un corset et une jupe noirs, et sur la tête une “capuche” qui descend jusqu’au milieu du dos et qui est noir ou blanc. Ce capuce ne tient à aucune partie du vêtement : c’est une pièce d’étoffe doublée sur sa longueur et cousue à l’un de ses bouts. On l’arrête sur la coiffe avec une épingle[2]. » D’autres capuches, plus coûteuses, sont confectionnées en gros de Tours, une étoffe de soie épaisse, propice à arrêter le vent.

« A la mauvaise saison, les roussillonnaises portent un léger capuchon qu’elles replient carrément sur leur tête lorsqu’elles sont embarrassées. » nous signale Hugo en 1833. La capuche, si le temps devient clément, est sinon portée repliée sur le bras.

« Les femmes du Roussillon portent une coiffe dans laquelle les cheveux sont cachés. Par-dessus un capuchon de laine ou de basin tombe jusqu’à la ceinture[3]. »

 

« un dia, a la botiga, hont venen a bon preu

Agulles, seda y fil, coto, capses de llana,

Faldillas, faldillons,la nostra tia veu

Una caputxa de llana.

Y sense demanar cuan costa ni cuan val

S’en fira a tot arreu.

…/…

« Es aixis qu’han fugit amb el vent del progres

Caputxes y barretines

Qu’aviat seguiran les cofes de malines

Els olius de Garrigues y els pobres torangers[4]!”

Couple de Roussillonnais, photo JB.Jacob, rue des écoles vieilles à Perpignan, vers 1860. La femme porte la capuche noire.

Couple de Roussillonnais, photo JB.Jacob, rue des écoles vieilles à Perpignan, vers 1860. La femme porte la capuche noire sur sa coiffe.

 


[1] ADPO, 6M764.

[2] Henry, lettres sur le Roussillon, les danses catalanes, Perpignan, Tastu,1823.

[3] Guide pittoresque du voyageur en France, 1834.

[4] En Jep d’Ille, “La caputxa dela Joana”, La veu del Canigo, 1912, p.16.

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