L’or fond comme neige au soleil
S’élevant contre l’apparition de copies moulées fantaisistes, elle a voulu dévoiler au grand jour, par une action symbolique, cette pratique qui vise à tromper les profanes. Sous le thème « Nos doigts d’artisans peuvent travailler en tout lieu », les membres de la confrérie sont venus au four solaire d’Odeillo pour démontrer que leur savoir-faire allie techniques modernes, tradition et écologie.
Ils étaient une soixantaine de la Confrérie « le Grenat de Perpignan » à venir de la plaine assister à une expérience inédite. Faire fondre de l’or au Grand Four solaire d’Odeillo pour fabriquer un bijou, réceptacle du fameux grenat catalan.
Un savoir-faire ancestral
Les bijoutiers de la Confrérie, répartis sur l’ensemble du département, dénoncent depuis quelque temps la fabrication de copies moulées de ces bijoux fabriquées en série à l’aide de machines et revendues en grande surface et chez certains bijoutiers. Pour le président de la confrérie Jacques Creuzet-Romeu « cette commercialisation usurpe la réputation, l’histoire, le vocabulaire traditionnel et artisanal qui se rattache à nos bijoux, en bafouant la tradition du montage qui est à la base du cahier des charges de fabrication de notre confrérie ». Les membres de la confrérie entendent bien mettre en exergue leur savoir-faire. Après avoir fabriqué des grenats à Tautavel, Argelès, les voilà en montagne mais pas spécialement dans la fraîcheur légendaire de Cerdagne.
Arrivés en train jaune
Dans la bonne humeur générale, les bijoutiers sont arrivés jusqu’au four solaire d’Odeillo en train jaune. Au four solaire, c’est Serge Chauvin, co-gérant d’Héliodyssée qui a pris en charge le groupe, pressé de voir aboutir une expérience aussi spectaculaire qu’inédite. C’est au petit four solaire que l’opération s’est déroulée sous les yeux ébaubis des membres de la confrérie. Jean-Michel Calvet, bijoutier à Prades, a monté l’opération technique et a eu la primeur de la fabrication du premier bijou. Lunettes de soudeur obligatoires devant le petit four solaire où la température devient vite intenable. Là, le bijoutier dépose une goutte d’or dans un creuset. Le faisceau des rayons concentrés du soleil fait monter la température à 1060/1080°, température de fusion de l’or. Six petits moules réceptionnent le précieux liquide. En sortiront des bijoux en forme de soleil, bientôt sertis d’un grenat. « Chaque pièce sera vendue au profit d’une association caritative ou humanitaire » nous dit Sylvie Blanc, coordinatrice de l’opération en Cerdagne.
« Les mains des artisans peuvent travailler en tout lieu, pas les machines », une affirmation que peuvent avancer sans conteste ces garants de la tradition qui ont su allier sans difficulté le grenat et les énergies renouvelables.
Extrait de l’Indépendant du 27 juin 2011.
Una magnífica experiència. L’ecologia s’uneix a la tradició de l’art i l’ofici dels orfebres del granat. Felicitats als organitzadors i als orfebres.