La garde-robe dévoilée de la fashionista perpignanaise Elisabeth de Montrond en 1771.

Elizabeth Mion de Montrond était l’épouse de Pierre Joseph de Chasal de Montrond commandant de la citadelle de Perpignan. Le notaire fait avec précision la description de ses vêtements et de ses bijoux à son décès, nous renseignant par ce précieux et rare document sur les réalités d’une garde robe noble sous l’Ancien Régime en Roussillon.

Elle possédait trente six mouchoirs toile de cretonne mi usés pour poches, cinq fichus de baptiste, douze mouchoirs de mousseline pour ôter la poudre à la toilette, trois paires de manchettes en mousseline rayée avec son feston à trois rang, six paires de manchettes identiques, onze bonnets de nuit fonds de mousseline unie garnie de mousseline rayée à feston, cinq serre tètes toile de cretonne, quatre bonnets ronds de coton, vingt bonnets piqués au dessous toile de cretonne et le dessus de Cholet, huit coiffes de mousseline rayée appelées Jeunesses, trois mantelets de mousseline blanche brodée a métier, deux bonnets de mousseline garnis de dentelle du pays à double rang, trente trois paires de chaussons de toile, douze paires de bas de soie blanche, sept paire de bas de coton, trois paires de bas de fil blanc, sept paires de poches de basin blanc à la Reine, trois manteaux de lit appelés casaquins, trois jupons de mousseline unie garnis d’une mousseline rayée à festons, trois manteaux de lit dits casaquins avec trois jupons toile de coton blanche garnis de mousseline rayée festonnée, dix jupons de basin, huit rayés, deux unis, quatre desquels sont garnis de mousseline quadrillée, deux jupons de molleton, trois camisoles de rouan blanc, garnies de mousseline quadrillée e festonnée, neuf corsets en basin blanc rayé, trois peignoirs en toile de rouan garnis au bout des manches d’une mousseline rayée, trois pièces d’estomac de mousseline piquée, un ajustement de dentelle d’Angleterre, coiffure et palatine, une paire de manchettes dentelle de Malines rebrodée, deux paires de manchettes filoche garnies d’un piqué à trois rangs, une paire de manchettes mousseline et bouquets garnies de dentelle des Flandres, une paire de manchettes dentelle sur entoilage vieille et déchirée, une paire de manchettes dentelle du pays montée sur gaze de fil, deux coiffes de filoche dites jeunesses, six tours de gorge dentelle de Flandres, deux fonds de dentelles d’entoilage pour les bonnets, un ajustement de blonde consistant en manchettes à trois rangs, barbe et fichu, quatre coiffes de blondes dites jeunesses, cinq fichus de gaze garnis de semis d’hannetons dont l’un jaune, l’autre bleu, le troisième couleur rose, le quatrième violet, le cinquième blanc, quatre fichus de soie, deux coiffes noires dites jeunesses l’une en blonde et l’autre en dentelle, vingt ajustements de rubans de différentes couleurs consistant chacun en deux nœuds de manche parfait contentement et nœud de tète cuivré, sept éventails façon dentelle à cote d’ivoire, deux doublures taffetas pour mantelet l’un couleur rose, l’autre bleu, deux thérèses de taffetas noir garni de blonde, un mantelet taffetas noir garni de blonde, un fichu taffetas noir garni de blonde, une baigneuse de blonde dite coiffe du matin, un tablier taffetas noir garnis au bas d’un taffetas découpé, un manteau de lit et jupon de gaze doublé de taffetas rose, un manteau de lit dit casaquin en droguet blanc et autre de taffetas blanc pour rentrer dans le lit garnis chacun de la même étoffe découpée, deux petits paniers toile de Barcelone, un petit carton rempli de fleurs pour placer sur la tète partie en papier, partie en plumes de différentes couleurs, huit toques pour la tête, quatre en blondes, quatre en fleurs, douze paires de souliers de droguets de soie de différentes couleurs, une robe de velours à la Reine rose garni en filoche blanche et chenille rouge avec sa jupe, une robe satin bleu et sa jupe doublé de taffetas blanc, la robe garnie de chenille, une robe satin peint avec sa jupe doublés de taffetas rayé, une robe de satin fonds blanc à fleurs d’or avec sa jupe doublée de taffetas blanc, une robe gros de Tours broché » fond jaune, sa jupe garnie de la même étoffe et les rubans, une robe et jupe gros de Tours fond giroflée garnie de la même étoffe, une robe blanche des Indes avec sa jupe, le devant de même, le derrière de taffetas garni de gaze de fil blanc et rose, une robe à bouquets fond blanc et sa jupe garni de la même étoffe avec un souris d’hanneton, une robe de gaze peinte avec sa jupe doublée de taffetas rose garnie de blonde en fleur, une robe de Perse fond blanc avec différents bouquets et sa jupe, une robe de persienne et jupe fond gris de lin à bouquets doublé taffetas rose, une robe en gaze et sa jupe doublée de taffetas bleu, la robe garnie de gaze, une robe et jupe d’Indienne fond rouge à bouquets doublée de taffetas blanc et rose, une robe taffetas rose avec sa garniture de gaze de soie, une robe de taffetas chiné fond blanc garni de la même étoffe et sa jupe, une robe et sa jupe taffetas jaune garni de gaze, une robe et sa jupe taffetas vert et bleu rayé, une robe fonds blanc rayé et sa jupe garnie de la même étoffe, une robe noire  et sa jupe dite de fleuret garnie de gaze noire, une robe et sa jupe en bourre de soie avec sa garniture, une robe et sa jupe de taffetas noir, quatorze chemises de femme en toile de Grenoble garnies de mousseline quadrillée, deux corsets en toile de basin, trois brassières toile de coton, deux peignoirs toile de Cholet, deux mantelets toile de coton, six jupons dont trois en basin, trois en molleton, dix serre tête en toile de Rouan, six bonnets ronds ou coiffe de nuit garnis d’une mousseline rayée, un manteau de lit avec sa jupe toile de coton rayée rouge, six fichus toile de Rouen, douze paires de bas fil de coton.

Pure fashionista ou fanatique de la mode,  « la dite dame doit à madame Neve marchande de modes à Paris 150 livres pour un reste de compte des choses de mode par elle fournie à la dite dame de Montrond pendant son séjour à Paris » ainsi qu’à différents marchands lingers de Perpignan : Auriol cadet, Guilbert, le tailleur d’habits Sardane, le tailleur pour femme Fleuriand….

Sa passion des apparences se retrouve aussi dans l’assortiment de ses bijoux, la plupart à la dernière mode néo-classique : une montre en or ciselé à répétition marquée Pelletier à Paris, trois breloques en or, deux bracelets à portraits garnis d’or, un crochet d’acier, une bague ronde, une bague avec un cristal, une paire de ronds d’oreilles à cinq brillants chaque rond, une paire de boucles à brillants, un esclavage, une prétention de perles blanches, quarante huit épingles en perles montées de petites et montées de grandes, une paire de boucles d’oreilles dite de Cléopâtre, un collier de jais noir.

Document consultable aux ADPO, 3 E 22 / 244.

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