Jadis la population toute entière se rendait au Longchamp perpignanais. Les deux musiques de la garnison y jouaient leurs plus beaux quadrilles ; les danses catalanes étaient installées près de la fontaine d’Amour.
Dans les champs, d’aussi loin que les yeux pouvaient les découvrir, on apercevait des groupes joyeux, qui, venus dès le matin, apportant leurs provisions, faisaient circuler à la ronde le barral plein d’un rancio généreux.
De modestes charrettes couvertes de laurier, ornées de rubans et transformées en char triomphal, véhiculaient les félibres catalans de circonstance, improvisant des vers ; tandis que de brillantes cavalcades et mascarades parfaitement organisées zébraient de leurs lignes brillantes cette longue file de bonnets rouges…
Le journal des P.O., 1869.