Les Perpignanaises et la poésie sous le Second-Empire

Lucie Salamo en 1863, photo Pierre Germain, Perpignan.

Lucie Salamo en 1863, photo Pierre Germain, Perpignan.

Aux Dames de Perpignan

Je sais que bien souvent, jeune fille ou femme,

De votre main de fée aux doigts faits en fuseaux,

Vous émiettez avec une part de votre âme,

Le pain de chaque jour aux plus petits oiseaux.

Dieu, qui sourit alors à votre œuvre, Madame,

Vous bénit, vous protège, et vous garde des maux,

Il sait que votre cœur a passé par la flamme,

De la sainte bonté le plus pur des flambeaux.

Vous êtes donc le Bien et vous êtes la Grâce,

Ah ! Venez m’écouter ! Que vos mains que j’embrasse,

Applaudissent le barde et l’improvisateur.

Je ne suis ici-bas qu’une pauvre hirondelle !…

Venez, je viens frapper du bout de mon aile,

A la porte de votre cœur.

 

Ainsi s’exprime le poète nîmois Charles Pradier, ce 5 mai 1867, lorsqu’il annonce par voix de presse dans le Journal des Pyrénées-Orientales, son passage à Perpignan.

Nul ne peut douter à la lecture de ce sonnet, de la qualité de son public, féminin de surcroît : « Les dames pourraient parfaitement assister à cette soirée, pleine d’intérêt d’ailleurs : elles y sont conviées d’avance ». Pradier se rendra aussi dans la capitale du Conflent, à Prades.

 

Ce contenu a été publié dans Bijouterie XIXe s. roussillonnaise, Littérature, Second Empire. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *